Un
quart d’heure trop. Je me présentais devant la petite maison un
quart d’heure trop. C’était involontaire de ma part, la
circulation avait été plus fluide que je ne me l’imaginais en
partant. À moins que ce ne soit une crainte inconsciente de louper
ce rendez-vous tant désiré…
La
bâtisse encerclée d’un grillage vert semblait tranquille.
J’hésitais un instant à appuyer sur la sonnette de la porte
d’entrée. « Aprés tout, les femmes n’aiment pas attendre,
c’est connu ». J’écrasais le bouton, un carillon retentit
à l’intérieur, perceptible à travers le mur. Rien. Une seconde
fois, toujours rien.
Clara. Depuis qu’elle avait
été embauchée, depuis qu’elle était ma voisine de bureau, je ne
pensais plus qu’à elle. Un visage effacé, très discret, mais aux
grands yeux bleus pétillant et une silhouette de rêve. Du haut de
ses 28 ans, elle égarait la gente masculine, la faisait perdre pied
et plonger son regard sur son buste rebondit. Elle tourmentait mes
nuits depuis si longtemps, je la voyais m’observer en souriant,
parfois se déshabiller avant de me rejoindre. Je me réveillais
alors dans un état d’excitation rare et lorsque je la retrouvais
un bureau, je n’osais la regarder franchement comme si elle pouvait
deviner que je venais de passer ma nuit à fantasmer sur son corps.
J’essayais une ultime fois la sonnette, mais sans succès. « Elle
doit écouter de la musique avec un casque ! » .
Un
instant d’hésitation, et j’enclenchais la gâche : la porte
était ouverte. Elle m’attendait donc, elle ne s’était pas
envolée ! Mais dans le salon, une pièce tout en longueur aux
murs blancs, personne. La sensation était étrange, j’étais un
peu mal à l’aise. Je rentrais ainsi chez elle, sans son
autorisation. Un intrus, j’étais un intrus, car après tout, je ne
connaissais rien de Clara. Nous avions échangé quelques mots sans
intérêt, sauf la veille. J’avais fait le pas, je l’avais invité
à dîner et à ma grande surprise, elle avait accepté. Avec cette
petite moue qui semblait dire qu’elle n’y attachait aucune
importance, mais elle avait accepté. Maintenant, il ne me restait
plus qu’à la retrouver pour l’emmener au restaurant…
—
Clara, c’est moi !
Pas
de réponse non plus, mais dans le silence de la maison, il me parut
percevoir un bruit de ruissellement. Léger, mais présent. Il
provenait du fond du couloir, l’unique du logement. À pas de
velours, comme si je commettais un délit, je m’y aventurais. Les
éclaboussures de l’eau rebondissant sur du carrelage se faisaient
de mieux en mieux entendre. J’avais compris, au fond du couloir,
une porte était entrebâillée : c’était la salle de bain,
Clara prenait sa douche.
Mon cœur s’emballa, moi
qui ne rêvait que d’elle de la douceur qu’elle dégageait, de
ces formes qu’elle masquait sous ses vêtements… Je ne sais pas
comment j’en suis arrivé là, mais je glissais dans l’embrasure
et restait coi.
La
surprise était de taille : la jeune femme était sous sa
douche, entièrement nue. Cela n’avait rien d’exceptionnel en
soi, mais pour le reste… Elle gémissait de plaisir, son corps
ondulait derrière la paroi vitrée. Un corps sublime, des haches
larges, un galbe de dos marquant de jolies fesses arrondies. Elle
gémissait sous l’effet de ses caresses, de ses doigts massant les
boutons bruns de ses seins. Et entre ses cuisses, elle serrait le
pommeau de la douche, plaquant son jet puissant contre son sexe.
Clara se faisait jouir en m’attendant !
L’érotisme
de la scène était torride, je n’en pouvais plus. Ma verge
s’embrasa de désir, gonfla à en exploser, mon corps s’affola.
Je n’avais plus qu’une envie, assouvir mes fantasmes nocturnes,
la prendre et remplacer ce minable jet d’eau qui titillait sa
fente. Elle me vit. C’était inévitable, elle me découvrit planté
au bau milieu de la salle de bain, immobile à l’observer. Ses
joues virèrent au rose. J’allais me faire jeter comme un
malpropre !
Non.
Elle ne dit rien, elle avait simplement cessé de se caresser les
seins et m’observait. Comme si elle attendait quelque chose…
comme si elle m’attendait.
C’était
fait, je ne pouvais plus me contenir. En quelques secondes, je me
débarrassais de mes vêtements et me retrouvait nu devant elle, la
verge tendue en sa direction. Et comme m’indiquer le chemin, ses
jambes s’écartèrent, la douchette tomba sur le carrelage. Clara
était sublime, un ventre plat des hanches larges, et mourant entre
ses cuisses, une ligne d’une toison claire marquants les lèvres de
son sexe. Un appel, auquel je m’empressais de répondre.
Sa
peau était glissante de savon, je me mis derrière elle, et
m’introduit d’en son ventre. Elle était trempée de désir, je
m’enfonçais au plus profond d’elle ce qui la fit aussitôt crier
de plaisir. Elle s’appuya sur la paroi carrelée pour se retenir,
elle s’ouvrit pour se donner toute entière ;
— Plus
fort encore fit-elle entre deux halètements.
Mon
sexe fut absorbé par le sien, mon torse s’écrasa dans son dos,
elle suffoquait maintenant et quant à moi, je sentais un puissant
orgasme qui s’approchait. Pas question de le retenir, et au moment
où je lui offris ma semence, elle hurla son plaisir, puis s’écroula
sur le sol.
La
jeune femme mit quelques instants pour reprendre ses esprits.
— Et
si on mangeait ici ? proposa-t-elle.
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