Allongée sur son lit, Lucie tourna la page de son roman. En ce dimanche d’octobre, depuis le réveil, la pluie crépitait sur les fenêtres de son appartement parisien. Pas question de sortir, il n’y avait rien d’autre à faire qu’un peu de cocooning. L’étudiante en droit n’était pas seule à vivre dans ce trois-pièces, et pour cause, elle n’aurait pu supporter son loyer prohibitif.
Depuis
la semaine précédente, Clara avait pris place dans la seconde
chambre. Une étudiante aussi, en maîtrise d’Allemand.
Les
deux jeunes femmes s’étaient observées, avaient évalué leurs
caractères mutuels, s’inquiétant pour cette nouvelle
cohabitation. Elles étaient très différentes, presque opposées.
Lucie était issue d’une famille bourgeoise du Poitou. Derrière
une longue chevelure blonde et soignée, son visage aux grands yeux
noisette affichait un calme et une grande discrétion. Pas très
grande, elle suivait assidûment ses cours à la faculté sans se
faire remarquer ni s’intégrer dans un quelconque groupe de
fêtards. Pourtant, de nombreux regards se posaient sur elle. Sa
silhouette svelte, son visage d’ange semblaient faire fantasmer
plus d’un étudiant.
La
porte s’ouvrit et Clara apparut, une petite trousse de toilette
rose à la main. Lucie, surprise, s’empourpra. Elle n’appréciait
guère cette intrusion, d’autant qu’elle était restée en
sous-vêtements. Une culotte blanche au contour de dentelle, et un
soutien-gorge assortis. Ses préférés.
— Tu
bouquines, fit remarquer la jeune femme. J’ai fini ma douche,
veux-tu un massage ?
— Un
massage ? répondit Lucie interloquée par cette proposition.
— Oui,
je suis une vraie spécialiste ! Si tu savais le nombre de
filles qui m’en demande, il paraît que je suis très douée pour
relaxer !
Lucie
n’eut pas le temps de refuser, d’évoquer sa pudeur naturelle qui
allait à l’encontre de cette proposition : sa colocataire
était déjà assise sur le lit, si proche d’elle, et avait extrait
de sa trousse une fiole de liquide couleur or. D’un geste vif, elle
dénoua la bretelle du soutien-gorge puis laissa couler un peu
d’huile dans le dos de la jeune femme.
— Plus
que tu ne peux le penser, répliqua-t-elle joyeusement.
Ses
mains étaient particulièrement douces, une vraie caresse qui fit
frissonner Lucie. Elle n’avait jamais laissé ainsi son corps à
une femme, même pour un simple moment de relaxation, et ce qui lui
avait paru dans un premier temps fort impudique s’avérait de plus
en plus agréable. Clara était vraiment douée, cette belle brune à
la coiffure de garçonne et au regard noir savait mettre en confiance
et offrir des sensations étonnantes de douceur. Lucie fondait
doucement sous ses doigts, son corps se laissait aller, comme si elle
n’avait plus d’emprise sur lui. Lorsqu’elle sentit que sa
colocataire baissait l’arrière de son slip, ce qui aurait dû la
faire bondir de honte à l’idée d’exhiber ainsi ses fesses, elle
se laissa pourtant faire. Sa peau lui brûlait. Les paumes qui
parcourait ses hanches, s’aventuraient sur ses rondeurs, glissaient
le long de sa colonne émoustillant tous ses sens. Son sexe
s’engorgeait progressivement d’une humidité qu’elle ne savait
contenir.
— Retourne-toi
maintenant, lui demanda-t-elle d’une voix remplie d’assurance.
Lucie
s’exécuta comme un pantin, avec la sensation de n’avoir plus
d’emprise sur ses décisions. Le plafond blanc en guise de paysage,
cela changeait radicalement de la tapisserie rayée qu’elle
observait précédemment pendant que Clara s’occupait d’elle. Son
cœur s’accéléra, elle dut retenir son souffle pour dissimuler le
désir qui la submergea lorsque la jeune femme se mit à lui masser
les seins. Arrondis et fermes, ils étaient une réelle source de
jouissance et les doigts de Clara s’éternisaient sur leurs pointes
durcies. Jamais, jamais elle n’aurait cru pouvoir se laisser faire
ainsi par une fille qui finalement était presque une inconnue.
— Non,
lui dit doucement Clara sentant sa retenue, ne retient pas ton
plaisir, laisse-le s’exprimer pleinement.
— Je…
se n’est pas si simple bafouilla Lucie qui s’était redressée et
mal à l’aise, réalisait que l’avant de son slip ne couvrait
plus l’intégralité de son sexe. Le haut de sa toison bouclée,
fine et claire se retrouvait à l’air libre, tout comme l’amorce
de sa petite fente intime.
— Ferme
les yeux alors, concentre-toi sur mes doigts, ta peau sans penser a
rien. Voilà, comme cela ajouta-t-elle en sentant Lucie se détendre.
Elle
qui était pourtant si timide, si pudique. Même lorsqu’elle
sortait le samedi soir de son cours de gymnastique rue Vaugirard et
se retrouvait dans le vestiaire, Lucie était une des seules à ne
pas prendre sa douche en commun avec les autres filles. Elle allait
masquer sa nudité dans une cabine individuelle.
Et pourtant, Lucie
s’abandonna pleinement en l’entendant, sa vue se voila d’un
masque noir, elle ne pensait plus qu’à ces mains qui faisaient
croître son désir. Elle se laissa aller à gémir de plaisir,
sentant en elle la jouissance croître. D’un geste rapide, Clara
lui retira son slip, dernier masque qui la protégeait de la nudité
intégrale, puis s’aventura à lui masser les cuisses, toujours
tout en douceur. Progressivement, elle les écarta.
Un
bourdonnement fit sursauter Lucie.
— Non…
tu ne vas pas faire cela… ? protesta-t-elle sans grande
conviction.
— Cela
fait partie du massage, si tu veux être parfaitement relaxée, il le
faut aussi.
Lorsque
le sexe artificiel s’aventura à l’entrée de son vagin,
renvoyant ses vibrations dans son intimité. Lucie gémit en guise
d’acceptation. Elle le sentit s’enfoncer dans son ventre, épais,
long à n’en plus finir. Lucie se tortillait sur le lit, maintenant
le vibromasseur enfoncé au plus profond d’elle, avec une envie de
jouir comme elle ne l’avait jamais ressenti auparavant ou plutôt
l’envie que sa colocataire la fasse jouir.
— Maintenant,
garde le bien en toi, je vais détendre tes muscles, chercher les
points de crispation. Et cela, jusqu’à ce que tu atteignes
l’orgasme.
C’est
ce qu’elle fit, elle s’acharna sur sa nuque, ses omoplates,
malaxant les zones les plus tendues, alors que Lucie se tortillait
sur le lit, suffocant en sentant le plaisir l’inonder, la
jouissance s’approcher si vite. L’orgasme lui fit l’effet d’une
tornade, son corps enflammé sembla pris d’une convulsion, sa
bouche lâcha un cri perçant de bonheur.
Jamais
elle n’avait ressenti cela auparavant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire