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vendredi 12 septembre 2014

L'insouciante






   Quel emplacement j’avais choisi ! Pouvait-on rêver de mieux ? Quelques minutes après m’être allongé sur le sable, ma serviette de bain en guise de matelas, elles étaient apparues comme par enchantement.
    Plongé dans ma lecture ternie par les lunettes de soleil, je ne les avais pas vues s’installer. Deux perles de la nature, aux corps sculptés par Vénus, aux jambes s’étirant indéfiniment. Elles se délectaient des rayons du soleil, leurs visages tournés vers le mien. Je m’éloignais rapidement de ma lecture pour les contempler, estimant leur âge aux alentours de 25 ans. La plus proche semblant dormir avait opté pour le sein nu contrairement à son amie. Sa peau brune sans marque et le string qui s’enfonçait entre ses fesses confirmaient son goût pour le bronzage, m’offrant par la même un spectacle des plus enchanteur. Trop sans doute, je m’attardais sur ses seins posés sur le sable, son corps si désirable. Mon esprit s’enflamma, je l’imaginais se débarrasser du peu de ce qui lui restait pour cacher son intimité, s’approcher de moi et…
        L’imaginaire se répercuta sur mon corps, accélérant les battements de mon cœur. Je n’avais plus qu’un désir, aller plus loin, m’aventurer dans une nouvelle expérience. Tout en discrétion. Mon sexe frémissait, écrasé sous mon ventre. Il n’appelait plus qu’à la liberté, il voulait s’octroyer un peu de plaisir.
      Un regard rapide autour de moi, et j’osais. J’osais ce que je n’aurais jamais cru pouvoir faire : je le libérerais, baissant l’avant de mon maillot de bain. Invisible, tant que je ne me relevais pas, mais délicieux. Contempler cette beauté, ces seins aux pointés plantées dans la plage tout en sentant ma verge brûlante d’envie gonfler, s’allonger au contact de la serviette. Elle s’affolait, me renvoyaient de douces vibrations, comme si elle anticipait un orgasme que je ne pouvais lui fournir.
        De longues minutes s’écoulèrent ainsi, durant lesquelles le sexe tendu, plaqué entre mon ventre et la serviette, je fantasmais sur l’inconnue à la chevelure châtain éparpillée sur le sable comme une étoile de mer. Jusqu’au moment où elle se redressa, suivie de son amie.
        Un ventre plat, des seins fermes aux pointes brunes, elle était encore plus belle que je ne l’avais deviné. Je les entendis annoncer qu’elles rentraient maintenant dans leur appartement.
           Il y a parfois des rêves qui se concrétisent, même les rêves les plus fous. Avec un naturel désarmant, et sous le regard amusé de son amie qui semblait habituée, elle ôta son string de bain. Elle me présentait son sexe comme on expose une œuvre, et ce n’en était pas loin : une fente à la courbe parfaite marquée par la ligne d’une toison étroite s’évanouissant entre ses cuisses. Je crus que j’allais jouir en la regardant, sans même me toucher tant elle était désirable. Elle prit son temps, tout son temps, se débarrassant des quelques grains de silice agrippés à son corps. Je pris cela pour une forme d’insouciance, un amour pour la liberté du corps. Mais rapidement, elle se mit à parcourir du regard la plage, cherchant entre les parasols multicolores les hommes qui la scrutaient. J’étais si proche d’elle, ma verge me brûlait contre ma peau, plus que le soleil sur mes épaules. Une douce humidité s’étalait sur mon ventre, quelques gouttes de ma semence que je ne contenais plus.
        L’inconnue s’amusa encore quelques minutes à s’exhiber nue. À la vue des pointes de ses seins qui s’affolait, gonflaient, je réalisais qu’elle prenait un plaisir malicieux à être observé dans le plus simple appareil, qu’elle se délectait à émoustiller ses sens.

           Il me fallut patienter plus d’une demi-heure après qu’elle fut rhabillée et ai quitté la plage pour retrouver mes esprits ainsi qu’une sérénité me permettant de me relever comme un vacancier lambda.       

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