Pages

vendredi 7 avril 2017

Un repas trop long





 Dans quel guêpier s’étaient-elles fourrées !
Claudine et Alice pestaient silencieusement en écoutant les bavardages incessants des invités. Jamais elles n’auraient cru que le repas allait s’éterniser ainsi, ni que les conversations seraient aussi dépourvues d’intérêt.
Les deux étudiantes avaient pourtant profité d’une aubaine inouïe : la Licence en poche, alors qu’elles n’avaient aucun moyen, les voisins d’Alice leur avaient proposé de profiter de leur maison de vacances pour autant de temps qu’elles le souhaitaient. C’était un couple d’environ trente-cinq ans, à l’allure dynamique et surtout fort aisé. La naissance du premier enfant âgé de quelques mois les avait épuisés, si bien qu’ils l’avaient laissé en garde pour profiter pleinement de leur résidence secondaire au bord de la plage. Résidence secondaire, ou plutôt villa…
« Vous serez de toute façon plus discrète que note bout-chou ! » leur avait dit Antoine, le mari. « Et la maison suffisamment grande pour vous accueillir ». Les deux amies avaient aussitôt accepté. Au début, la sensation fut étrange, elles avaient l’impression d’être des intrus, de s’immiscer dans leur vie. Mais finalement, Antoine et sa femme les laissaient faire ce qu’elles voulaient et la demeure n’était devenue qu’un lieu pour souper et dormir.
Sauf ce jour-là.
Ce jour-là, ils avaient convié deux couples d’amis pour la journée. « Vous faites ce que vous voulez, leur avait dit Antoine, mais nous serions heureux si vous vous joignez à nous ».
« Une erreur impardonnable, pestait intérieurement Claudine, nous n’aurions jamais du accepter ! »
Je n’en peux plus, susurra-t-elle à son amie
Moi non plus, admit Claudine, c’est infernal !
Antoine menait la conversation. Un monologue endiablé sur les actions les juteuses, les PEA les plus sécurisés. Les convives étaient ravis, et passionnés par son discourt, ne se préoccupaient guère des étudiantes.
Claudine sursauta en sentant une main se poser sur sa cuisse. Elle se retourna vers Alice avec stupeur.
Tu fais quoi là ?
Je comble notre ennui. Répondit-elle avec un regard brillant de malice.
Pudiquement, Claudine tenta d’échapper à cette intrusion en éloigna ses jambes, mais sa voisine insista. Elle insista et devint vite plus entrepreneuse, lui caressant la cuisse dénudée. Ses doigts étaient doux comme de la soie, couraient sur sa peau avec délicatesse. Claudine se sentit soudainement bouleversée par cette attention. Elle n’avait aucune attirance pour les femmes, mais cette tendresse osée la déstabilisa.
Sans doute satisfaite par l’acceptation de ses douceurs, Alice s’aventura plus loin, sa main remonta sous la jupe de Claudine, effleura la dentelle de sa culotte.
Retire là, lui glissa-t-elle à l’oreille.
La jeune femme s’empourpra.
Tu es folle !
Tu préfères discuter avec ces braves gens de dividendes, placement et autres âneries ?
Et comme pour accentuer sa phrase, elle infiltra son index sous l’élastique de la culotte. Claudine se voûta, son cœur s’emballa en sentant ce doigt courir sur sa chatte. Un coup d’œil rapide, ils étaient tous fort occupés par leurs discussions. La femme d’Antoine avait disparu, probablement dans la cuisine pour préparer le plat suivant.
Son ventre s’embrasa sous la délicatesse d’Alice. Oui, elle en voulait plus, elle avait passé le cap des frissons, elle voulait le plaisir, même si la situation ne s’y prêtait pas. Elle s’exécuta, enfouit son slip dans la poche de sa jupe, puis défit l’élastique qui retenait ses cheveux. Long, blonds et bouclant, ils retombèrent sur son visage, la masquant des regards indiscrets.
Un doigt, deux, la main entière de son amie s’était engouffrée entre ses jambes. Ils jouaient avec ses lèvres, en parcouraient les rebords, faisant semblant de les écarter, tout en retenue, tout en délicatesse.
« Pourvu que l’on ne me parle pas » espérait Claudine qui n’aurait pas pu aligner trois mots émettre un gémissement de plaisir.
Elle écarta les cuisses, s’offrant pleinement à son amie. Les yeux rivés sur son assiette vide, elle sentit ses doigts pénétrer en elle, s’aventurer sur son clitoris, le malaxer. Alice était vraiment douée, elle savait procurer de la jouissance. Elle se laissa masturber ainsi de longue minute, le cœur battant à rompre, sans relever les yeux. L’orgasme approchait, elle le sentait venir, puissant. Incapable de le contenir, elle tentait de le repousser, se mordant les lèvres pour ne pas laisser échapper un gémissement révélateur. Et soudain, il l’assaillit, plus fort qu’elle ne l’avait imaginé, plus intense, inondant son sexe. Tout son corps brûlant se crispa, elle ses dents s’enfoncèrent dans ses lèvres roses, mais aucun son ne sortit de sa bouche.

Elle retomba lourdement dans le fond de son siège, les cheveux en pagaille, sous le regard amusé de sa voisine.