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vendredi 12 septembre 2014

Son amie






     Le bar fermait trop tôt. Comme d’habitude. Une heure du matin, en plein centre de Paris, la nuit ne faisait que commencer pour les noctambules. Pourtant, nous devions quitter les lieux tous les trois. La soirée avait-été pourtant fort agréable, nous l’avions passé à rire et discuter autour de verres.
         Je connaissais mal Valérie auparavant. Pour moi, elle n’était qu’une connaissance de Sylvie, mais les deux femmes venaient de me prouver qu’elles s’entendaient à merveille. Complices, comme je ne l’avais pas imaginé. Pourtant, tout les opposait : Sylvie la discrète, blonde au visage arrondi et au mignon petit nez retroussé, Valérie l’exubérante, qui parlait sans fort et s’exclamait sans se soucier des voisins de tablée. Brune, les cheveux très courts, elle portait en permanence une casquette rivée de travers sur son crâne, ce qui lui donnait un air garçonne.
On va s’en prendre un autre chez moi ? Quelques bouteilles se sont planquées dans mon frigo ! proposa-t-elle.
        Nous acceptâmes. Il faut dire que j’étais fou amoureux de Sylvie, je ne voyais qu’elle, et pour rien au monde je n’aurais refusé de passer quelques instants de plus en sa compagnie.
         Les rues du quartier Saint Michel étaient animées, des badauds déambulaient, des jeunes parlaient bruyamment. Paris était resplendissant de vie sous ses lanternes. Après avoir parcouru quelques ruelles, nous nous retrouvâmes face à un immeuble haussmannien de cinq étages.
Je suis au dernier, commenta Valérie, ce n’est pas un paradis, mais c’est mieux que rien.
         Effectivement, l’appartement n’était pas bien grand. Une seule pièce mansardée, couverte d’un lambris peint couleur crème. Un clic-clac, un mini coin-cuisine, c’était tout. Pas étonnant, tous trois de la même génération, nous entrions tout juste dans la vie active. Il ne fallait pas être difficile.
On met de la musique ? proposa aussitôt Sylvie en se vautrant dans le canapé.
        J’en profitais pour m’installer à cotée d’elle, le plus prêt possible pour sentir les effluves de son parfum sans pour autant effleurer son corps. Cela aurait été fort mal venu, pas question de faire le premier pas ce soir, la présence de son amie me bloquait.
Quelques violons sur une mélodie au piano envahirent la pièce. Je ne m’y attendais pas, Valérie venait de s’insérer un CD et c’était un slow qui débutait.
Tu viens proposa-t-elle à ma voisine ?
      Sylvie n’hésita pas un instant et s’accola à son amie. Elles se mirent à danser langoureusement, dans une attitude qui affirmait une grande tendresse sans pour autant montrer une quelconque attirance physique. Le spectacle était d’une sensibilité diabolique, Valérie et ses vêtements moulants marquant ses hanches, ses seins proéminents, enlaçant son amie à l’apparence plus chaste avec ses habits amples.
Laisse-toi faire, lui dit soudainement Valérie.
        Elle lui dégrafa les deux premiers boutons de son chemiser et repoussa doucement la main de Sylvie qui tentait du l’en empêcher.
Mon corps fit un bon, assis sur le clic-clac, je découvris peu à peu la peau presque blanche de Sylvie, son sous-tiens gorge de dentelle. Mon sexe frémit de désir, serré dans mon jeans. Que faisaient-elles ? Et Sylvie qui maintenant ne protestait plus, se laissait faire par son amie…
      Le chemisier finit par terre, et le soutien-gorge suivit rapidement. Une auréole rosée enflammait le visage de la jeune femme, je la devinais surprise d’avoir abandonné aussi facilement sa pudeur.
par là maintenant, lui dit Valérie en lui faisant un clin d’œil malicieux ?
Elle désignait sa jupe, et s’attaqua à lui ôter.
       J’étais estomaqué. C’était comme dans un rêve, un rêve d’un érotisme inouï. Ma verge gonflait, une petite humidité s’initia sur mon gland réveillé, issu d’un filet de sperme qui s’en échappait. Je n’allais pas pouvoir retenir longtemps une érection spontanée.
       Sylvie se retrouva en petite culotte. La fine dentelle presque transparente laissait deviner sa toison claire et épousait les lèvres de son sexe. Elle ne portait plus que cela, autant dire qu’elle ne masquait quasiment rien de son corps resplendissant de beauté à la peau clair.
      Les deux jeunes femmes continuèrent à danser quelques minutes, sous mes yeux stupéfaits par le charme torride de la situation. Lorsque la musique s’estompa, Valérie s’écarta en me faisant un petit signe. Je n’étais pas sûr de comprendre alors elle insista :
À ton tour. Viens danser avec Sylvie, moi je vais aller me servir un verre.
      Danser avec Sylvie… alors qu’elle était presque nue, debout sur le parquet foncé, l’air absent. Finalement, c’est elle qui me décida, son visage s’éveilla, elle posa son regard sur moi et fit un petit sourire qui semblait dire : « Je t’attends ».
      Je me retrouvais blotti contre elle, celle que je désirais depuis tant de temps. Nos pas étaient lents, très lents, beaucoup plus que la nouvelle chanson langoureuse qui venait de commencer. Elle prit les devants, posant ses lèvres sur ma nuque, l’embrassant avec tendresse. Je crus que j’allais exploser de désir, mon sexe brûlant que je contenais depuis si longtemps prit son envol, gonfla, se redressa. Sans retenue, je plaquais mon ventre sur le sien, comme pour lui prouver l’effet qu’elle me faisait.     Mais au lieu de me repousser, elle fit le contraire, s’amusant à se frotter contre cette bosse proéminente qui déformait mon jeans. La sensation était aussi fantastique, mon cœur s’emballait.
       Entraînées par son enthousiasme, mes mains s’aventurèrent sur sa peau, titillèrent les pointes de ses seins durcis puis descendirent plus bas beaucoup plus bas.
Son souffle s’accéléra lorsque je me glissais dans sa culotte, caressant rapidement sa toison puis elle émit un gémissement, un petit râle strident alors que je m’introduisais dans dans sa vulve trempée.
Viens, me susurra-t-elle à l’oreille.
      Elle m’entraîna jusqu’au canapé, et s’allongea dessus. Je n’eus pas besoin de la déshabiller, elle se chargea du peu qu’il lui restait et s’ouvrit à moi comme une corolle voulant être fécondée. Au diable Valérie qui s’était assise sur un fauteuil de cuir noir, et observait notre manège avec un petit air amusé. Je détestais faire l’amour à la va-vite, la braguette juste ouverte, alors je me déshabillais à mon tour, dévoilant ma verge tendue par le désir qui me submergeais.
        Nous fîmes l’amour comme je ne l’avais jamais fait auparavant, avec passion et acharnement. Sylvie se donnait, et donnait, j’en faisais autant. Lorsque j’inondai son ventre de ma semence, elle cria son plaisir. Nous nous retrouvâmes blottis l’un contre l’autre et pour mon compte, j’étais persuadé que ce n’était que le début d’une grande aventure.

          Une aventure dont Valérie n’était pas étrangère.

Nota : le style, les thèmes de cette nouvelle sont dans la lignée du roman en cours de corrections.

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